Aujourd'hui, en faisant le tri dans mes vernis, j'ai constaté que pour 52 flacons j'avais seulement 4 ou 5 groupes de couleurs! Il semblerait que malgré moi, ma main se dirige toujours vers les mêmes teintes à quelques nuances près. Quel gaspillage et quelle étroitesse de goût!
Lorsqu'on me demande quelle est ma couleur préférée, j'ai pour habitude de répondre que je n'en ai aucune.
Pourquoi en effet me limiter à une couleur quand la vie (ou la vue) nous offre une palette si variée?
Par élimination, petite fille j'aurais volontiers banni le marron.
Je me souviens de ces appartements monochromes, ou aux teintes marron, orange-brun, et beige à n'en plus pouvoir, des moquettes aux papier-peints! Je me souviens encore du dégoût que j'éprouvais pour cette couleur.
Non loin derrière, j'aurais supprimé le rose. Etant fausse jumelle d'un frère, on m'attribuait aisément au rose et mon frangin au bleu. Mais le coup fatal fut en réalité l'imposante invasion de Barbie! Plus fan de légos que de Miss Fuschia, je n'avais que faire des panoplies "B" (comme "Bouh c'est moche") qu'on s'obstinait à m'offrir!
Je crois que c'est en voyant la passion de dame plastique pour le rose que j'ai fait l'expérience de mes premiers maux de tête!
Etant ado j'ai donc fait la guerre aux couleurs et décidé que le noir était ce qui me convenait le mieux (le noir... n'étant pas une couleur).
Je m'en suis vite lassée et cela n'a duré qu'un an.
J'étais donc SCF ou sans couleur fixe. Libre de toute influence spectrale et admirative de toutes les nuances à la fois. Enfin c'est ce que je croyais jusqu'à ce soir.